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Espace privé SPIP

OR, ENCENS & MYRRHE

11.12.2020 – 27.02.2021
Galerie Dohyang Lee
73-75 Rue Quincampoix
75003 Paris.
Tél. : +33 (0)1 42 77 05 97
mardi au samedi / 14h. 19h.
www.galeriedohyanglee.com /

avec
Alexandra Riss, Alice De Mont, Aurélien Mole, Claire Adelfang, Clarissa Baumann, Charlie Jeffery, Charlotte Seidel, Elisabeth S. Clark, Ellande Jaureguiberry, Emmanuel Tussore, Eric Tabuchi, Jenny Feal, Jesus Alberto Benitez, Jihee Kim, Joongho Yum, Julie Savoye, Kristina Solomoukha, Kihoon Jeong, Kyoo Choix, Laëtitia Badaut Haussmann, Laurent Fiévet, Laurent Mareschal, Louis-Cyprien Rials, Marie-Jeanne Hoffner, Marcos Avila Forero, Minja Gu, Namhee Kwon, Natalia Villanueva Linares, Paula Castro, Pierre Leguillon, Radouan Zeghidour, Raphaël Tiberghien, RohwaJeong, Romain Vicari, Ronan Lecreurer, Sun Choi, Stéfan Tulépo, Tami Notsani, Tadzio, Thomas Wattebled, Timothée Chalazonitis, Violaine Lochu, Yue Yuan, Zohreh Zavareh


Si les artistes font des rétrospectives, les galeries en font pour se rappeler de leur existence. En effet, nous concevons la Galerie Dohyang Lee, non pas comme un lieu inanimé, mais comme un organisme vivant qui évolue. Pour l’anniversaire des dix ans qui est particulier, dans un contexte mondial marqué par la pandémie, des artistes que la galerie a rencontrés précédemment reviennent avec des cadeaux à partager avec le public et les amoureux des arts.Or, Encens & Myrrhe, c’est un titre qui illustre cette idée de générosité de la part des artistes dans des temps difficiles. “ Or “, qui invite à célébrer ensemble la place précieuse et inaltérable que l’art occupe dans nos vies. “ Encens “, qui invite à chercher le sublime en nous-même. “ Myrrhe “, qui invite à nous regarder, dans toute notre fragilité, force et humanité.

Les œuvres d’Alexandra Riss (née en 1992) oscillent entre observation du réel et construction d’une fiction. Elle dispose souvenirs et objets qui l’entourent dans des compositions vibrantes, convaincue que le meilleur moyen de s’adresser aux autres est de partir de sa propre expérience. Loin de n’être que des accessoires, les objets deviennent acteurs, témoins, passeurs d’histoires muettes.“ Bien que l’on soit tenté d’opposer la discipline de l’index au comportement insolite de ses personnages imaginaires,

l’œuvre d’Alice De Mont (née en 1985) se place irrésistiblement dans la lignée d’une histoire de l’art belge, à la croisée d’un langage surréaliste hérité de René Magritte et d’une taxinomie conceptuelle empruntée à Joëlle Tuerlinckx dont elle fut l’élève à Bruxelles... Alice De Mont considère ses œuvres comme des personnages qu’elle met en scène dans différentes situations de manœuvre jusqu’à trouver « la bonne place » dans l’espace, envisagé simultanément à l’échelle d’une exposition, d’un plan d’architecture et d’une cave à archives... ” sont les mots que la curatrice Florence Ostende utilise afin de décrire ses oeuvres.Selon Céline Poulin, “

la pratique d’Aurélien Mole (né en 1975) a précisé une obsession essentielle autour de laquelle semble tourner tout son travail d’artiste ou de commissaire : l’apparition. Apparition, dans son lien bien sûr avec les techniques de production de l’image, mais aussi dans son rapport fondamental à la vérité... ”

Claire Adelfang (née en 1984) s’intéresse à l’environnement naturel transformé par l’homme et les traces indirectes de sa présence, construisant un dialogue silencieux et contemplatif entre l’homme et son histoire. Sa pratique photographique s’oriente essentiellement vers des architectures abandonnées ou en devenir, notamment des vestiges industriels ou militaires mais également des lieux emblématiques et souvent inaccessibles au public. C’est alors qu’elle cherche à mettre l’accent sur le caractère irréel de ces environnements.

Clarissa Baumann (née en 1988) enquête sur les fissures poétiques, phonétiques, fictives et culturelles immiscées dans les gestes presque invisibles du quotidien ou encore dans les récits des lieux et personnes qu’elle rencontre. L’archive généré par ces rencontres devient un territoire où références personnelles intimes et affectives se croisent et se mélangent à des discours historiques et productions artistiques re-appropriées. Sa pratique traverse de multiples disciplines (chorégraphie, son, texte) en créant des dialogues entre le corps, l’architecture et la mémoire.

La pratique de Charlie Jeffery (né en 1975) est méthodique : il se base sur son travail des matériaux récupérés, en explorant leurs propriétés et changeant leurs valeurs. Pour lui, la question du langage reste fondamentale : l’expression, le rythme et la tension font que ce langage reste un médium souple et malléable, portant quelques caractéristiques imprévisibles, exponentielles ou quelques fois absurdes.

Charlotte Seidel (née en 1981) cultive, selon Isaline Vuille, un art sensible de l’invisible, de l’absence et de l’éphémère, intervenant souvent in situ de manière poétique pour magnifier des détails. Invitant à porter sur notre environnement un regard plus attentif, la pratique de Charlotte Seidel compose, pièce après pièce, quelque chose que l’on pourrait qualifier de poétique du quotidien.

La pratique artistique d’Elisabeth S. Clark (née en 1983) interroge la topographie du langage, du temps, du son, de la pensée, de la performance, ainsi que nos systèmes de classification et de définition de ces champs. Elisabeth S. Clark ajoute, retire, établit des protocoles simples et se réfère souvent à la littérature, à la musique ou à la science. En touches délicates, elle tisse soigneusement ce qui est déjà “ là ”, pour accentuer, isoler et interroger les qualités éphémères, inhérentes et changeantes de l’ “ Être”. Ses appropriations légères, souvent très ludiques et, à première vue, absurdes, amènent, à la réflexion, à une compréhension plus profonde.

Le travail d’Ellande Jaureguiberry (né en 1985) s’articule le plus souvent autour de récits de science-fiction, de poèmes ou de mythes et témoigne de son intérêt pour les formes de langage et de communication. Par la mise en présence discrète d’éléments familiers issus de son environnement quotidien et de matériaux bruts,

Ellande Jaureguiberry cherche à troubler les limites de l’art et du fonctionnel, à effacer ce qui circonscrit un objet à une fonction, à ce que le conditionne à la fois à un espace et à une pensée... Le liquide, le mouvant, le mou ont également leur importance car en dissipant la netteté de la forme et de la vision, ils permettent de remettre en question cette réalité tangible que l’artiste fuit.

Emmanuel Tussore (né en 1984), Il s’intéresse à la notion de déplacement et bouscule l’idée même de frontière. Sa pratique mêle photographie, vidéo, sculpture, dessin, installation et performance. Tussore se nourrit de l’histoire et de son actualité pour proposer sa vision d’un monde tragique, dans lequel la notion de disparition est prépondérante.

La spontanéité et la disparition prochaine d’un objet semblent être les deux axes qui peuvent résumer le travail d’Eric Tabuchi (né en 1959) artiste photographe : ‘‘ Les choses me viennent rarement de but en blanc, je suis plutôt quelqu’un qui ramasse des signes et à un moment je m’arrête, je regarde un peu ce que j’ai ramassé et je vois dans quelle direction cela m’amène... Donc je vais consacrer plus d’énergie pour photographier ce qui est susceptible de disparaître dans un proche avenir plutôt que ce qui est là pour un bon moment. Je suppose qu’il y a effectivement une notion d’urgence qui fait que l’on est quand même plutôt attiré par l’idée de mémoriser ce qui disparaît plutôt que de figer quelque chose qui est bien vivant et qui se porte plutôt très bien.’’

Pour Jenny Feal (née en 1991), les objets participent de notre vie ordinaire et témoignent d’un parcours non seulement physique ou fonctionnel, mais aussi symbolique. Par leur reproduction ou leur détournement, une distance et des expériences d’étrangeté sont provoquées chez le spectateur. La fine frontière entre l’intime et le collectif est établie par l’introduction de thématiques et d’objets banals du quotidien chargés de plusieurs dimensions : symbolique, historique, sociale et politique. Cuba est pour l’artiste un référent et une source inépuisable.

Florence Ostende dit que “ sous l’influence de groupes de Death Metal et de musique expérimentale électro acoustique, Jesus Alberto Benitez (né en 1978), prête très tôt attention aux subtilités de ses outils de travail. Son traitement des tirages photographiques est similaire aux différentes versions d’un morceau de musique – d’où l’importance d’une pratique concrète d’atelier qui intègre sans cesse les contingences extérieures et assume les erreurs de fabrication dont l’artiste imite volontairement les effets (papier plié, bâche ondulée, tissu froissé, traces de scanner, marges inégales)... La nature éphémère de son matériel a guidé quantités de lectures sur la physique, la constitution de la matière, les théories de l’origine et de l’espace temps.

Jihee Kim (née en 1983) s’intéresse aux relations entre “ le texte et l’image ” et elle explore ses dessins en utilisant des livres. Ceux que Kim utilise normalement comme des carnets de croquis ont été données par donation par des villes. Ce projet a commencé lorsqu’elle a sélectionné certaines phrases ou mots d’un livre. Elle crée des dessins automatiques qui s’étendent comme des dominos – ses pensées, mémoires et expériences sont le point de départ qui évoque son imaginaire.

Joongho Yum (né en 1965) représente l’endroit marginal au lieu de la façade étincelante et de la structure à la fine pointe de la métropole. Il utilise sa vive observation pour examiner de manière microscopique nos vies pour des choses banales. Cependant, il ne sympathise pas avec les objets dans ses images, et prend plutôt une attitude indifférente.

Le travail de Julie Savoye (née en 1987) est axé autour de la sensibilité contenue dans la géométrie. Elle réalise des séries sur différents supports et cherche à mettre en exergue tous les mouvements de ligne possibles au sens propre et au sens figuré à travers peintures, volumes, dessin et vidéos.

Les projets de Kristina Solomoukha (née en 1971) empruntent souvent des formes collaboratives et sont l’occasion de voyages de recherche. Intéressée par anthropologie et histoire, l’artiste analyse des images produites par des collectifs et sociétés dans une approche transnationale et transhistorique. Ses réalisations, qui vont de l’écriture au dessin, de l’enregistrement à l’installation, interrogent la dimension politique et sociale des images.

Le monde de l’œuvre de Kihoon Jeong (né en 1980) concerne une attitude / action unique qui résiste à un système énorme, à des groupes standardisés, à une culture unifiée et à une réglementation forcée. Ses travaux dévoilent de manière poétique les histoires de temps et de travail, mais affrontent de manière subtile la structure sociale compétitive qui impose célérité et efficacité.

En utilisant les outils de construction avec la vitesse pendant les heures de travail, Kihoon Jeong, détruit, dissout, disloque et moud des objets ordinaires à travers des gestes répétitifs.

Les pratiques artistiques de Kyoo Choix (né en 1976) concernent les transitions entre un système d’archives et un système de l’art, un système linguistique et un système monétaire, une structure de la nature et une structure communicationnelle. À travers la notion de para-architecture,

Laëtitia Badaut Haussmann (née en 1980) poursuit une recherche au croisement de plusieurs champs dont la domesticité, la psychologie et le féminisme. Sa pratique porte essentiellement sur la culture du design et de son histoire comme expression sociale et politique. Elle travaille aussi bien la sculpture, l’installation, la performance, l’image, le texte, la vidéo, le son ; l’exposition étant son médium privilégié.

Laurent Fiévet (né en 1969) crée des montages et des installations vidéo utilisant des images principalement extraites des grands classiques du cinéma, qu’il confronte entre elles, retravaille rythmiquement et re-déploie au sein de ses expositions. Organisées en séries thématiques, ses œuvres proposent différents types de réflexions sur l’Image et ses modes de perception. Foncièrement ambivalentes et prêtant à divers registres d’interprétation, elles comportent de nombreux aspects de critique historique, sociologique et politique qui, tout en déplaçant notre regard sur le quotidien, interrogent les dysfonctionnements de notre mémoire individuelle et collective.

Laurent Mareschal (né en 1975) utilise des moyens inattendus. Selon Anna Olszewska, “ pendant le déplacement de contextes symboliques, un simple geste devient le support d’une confrontation politique, un jeu se transforme en une lutte désespérée contre le temps, une rencontre amicale autour d’une installation éphémère donne lieu à des histoires historiques. Entre engagement et subtilité, ses projets puisent leur force dans l’expérience de ceux qui les partagent. ”

Le travail de Louis-Cyprien Rials (né en 1981) rend compte, à travers de photogrpahies et de vidéos, d’un monde sans humains. Tout ce qui reste sont les formes et terrains qui conduisent à la désorientation et la contemplation. Dans cet univers de l’être oublié et en retraite, cette documentation d’une scénographie abandonnée, de monuments - naturels ou pas - de ruines, de traces inscrites dans la géographie, révèle une partie d’humanité comme vue à travers le prisme de son absence.

D’après Marianne Lanavère, “ la singularité du travail de Marie-Jeanne Hoffner (née en 1974) est de mêler un regard ouvertement subjectif à une analyse structurelle de l’espace : la gestuelle du dessin, les matières organiques, les découpes, appliquées à l’espace réel et à ses représentations sous forme de maquettes, de dessins techniques ou de cartes participent à cette expérience double de la réalité physique et de l’imaginaire qui le parcourt. Dans ces oeuvres se joue souvent un va-et-vient subtil entre présence physique et mise à distance, entre perception sensible et recherche d’objectivité. ”

La curatrice Daria de Beauvais dit de Marcos Avila Forero (né en 1983) : “ Vidéos, fresques, performances ou installations, les oeuvres de Marcos Avila Forero semblent toujours évoquer un hors-champ : celui d’une rencontre, d’un récit ou d’un parcours dont elles conservent l’empreinte. Ses micro-fictions faites de bric et de broc cherchent moins à démontrer ou documenter qu’à générer une collusion paradoxale entre des temps et des lieux que tout semble opposer... L’humain, que l’artiste place au centre de son oeuvre, est paradoxalement celui qui patiente aux marges, attendant interminablement le bon moment pour sauter le pas.”

Le travail de Minja Gu (née en 1977) se compose principalement de performances et vidéos qui revisitent les idées relatives à des objets universels de l’expérience humaine comme le travail, le temps, l’amour. Ses oeuvres nous défamiliarisent des idées reçues perçues comme vérités absolues. L’expérience personnelle de l’artiste dans des lieux de résidence divers, en particulier dans des villes où l’heure d’été est appliquée pour des économies d’énergie, l’a mené à explorer son intérêt pour l’artificialité de la civilisation qui déteint sur le temps, élément naturel.

Namhee Kwon (née en 1971), est une artiste conceptuelle, intéressée dans la représentation littéraire et des impression poétiques de la vie quotidienne à travers un langage visuel, et utilisant le texte et les symboles afin d’altérer les perceptions visuelles de son environnement.

Le curateur Jean de Loisy dit de Natalia Villanueva Linares (née en 1982), ‘‘ elle fait de tous les moments de sa vie un instant de création. Rien n’échappe à sa capacité métamorphique, à son intention d’instiller la poésie dans les situations ordinaires de l’existence. Tous les matériaux possibles sont transformés par sa poésie en énergie pure...’’

Paula Castro (née en 1978) aborde le dessin à travers des concepts composés de points et de lignes. Représentations du domaine de l’imaginaire et du mental, le monde est interprété comme un “ corps ” d’infinis points sur lesquels la surface est en mouvement dans le temps et l’espace. Choses trouvées (sons, photographies, mots, lieux) sont les points de départ de ses oeuvres.

Vincent Romagny dit de Pierre Leguillon (né en 1969) qu’il “ accumule les documents, qu’ils soient historiques ou tirés du quotidien, pour constituer son oeuvre à partir des images qui nous entourent... Ainsi les oeuvres de Pierre Leguillon s’efforcent-elles de tisser des liens sémantiques nouveaux autour d’images souvent déjà connues, reproduites ou filmées, en particulier au sein de dispositifs de monstration qui en changent et dédoublent le statut... Pierre Leguillon, nous incite à nous libérer d’une lecture trop littérale des images, mais aussi d’un désarroi contemporain face au flux des images dont la multiplication ne permet plus d’en saisir le sens. ”

“ En quête d’exil dans une ville qui est un désert, j’ai arpenté Paris comme l’on fouille dans un grenier poussiéreux. J’ai accumulé des traces de lieux interdits dont les fragments mis bout à bout constituent un herbier propre au béton. Ainsi, au Tempus Fugit de Virgile succède aujourd’hui un Alibi Fugit. L’Ailleurs est un vestige, qui ne repose plus que sous les ruines d’une modernité qui a presque fini par les engloutir. Et l’herbier plein de Paris, la boussole orientée vers l’extérieur, je tente aujourd’hui de le nourrir d’autres part découvert au long de Voyages. ” Radouan Zeghidour (né en 1989) explique ainsi que son travail, à base d’interventions in situ, est en quête d’Ailleurs.

Raphaël Tiberghien (né en 1988) explore les lisières entre le langage et les formes plastiques, en utilisant notamment la sculpture, l’édition et l’installation sonore. Il cherche à inscrire ses interventions dans une mobilité entre les disciplines afin de dégager de nouvelles cohérences.

RohwaJeong, formé par Yun-hee Noh (née en 1981) et Hyeon-seokJeong (né en 1981), est un duo d’artistes visuels de Séoul, Corée du Sud. Plus qu’un duo, c’est un être unique et indissociable. Leur travail observe et souligne les relations qui évoluent dans le temps et dans l’espace et s’efforce à les capturer de façon effective. C’est une tentative de s’éloigner de la pensée subjective et des regards violents qui interprètent tous les phénomènes alentour avec paresse et a priori.

Chaque intervention de Romain Vicari (né en 1990) est effectuée et réfléchie pour dialoguer et altérer la nature d’un lieu précis. Le volume et la couleur sont des outils appliqués dans son travail sous forme de traces et de marquages dans des installations in-situ. Les matériaux de construction utilisés sont préfabriqués ce qui donne un aspect inachevé dans ses expériences. Chaque espace est un laboratoire de possibilité dont l’environnement influence directement sur ce qui sera produit lors du passage de l’artiste, créant un processus d’interaction entre l’espace et lui même, ainsi qu’entre le spectateur et l’espace.

Marie Cozette, directrice du CRAC OCCITANIE dit que “ Ronan Lecreurer (né en 1988) pratique la sculpture comme une science de l’assemblage : les mécaniques secrètes qui président à l’élaboration de ses œuvres témoignent de cet art du collage et du montage où les affinités électives entre images, objets, récits, gestes et techniques distillent un trouble latent ”.

Pour Sun Choi (né en 1973), “ l’artiste se posait de vagues questions sur l’art. Et il a fait des efforts pour que ces questions soient plus claires et les mettre en pratique. En laissant derrière l’irrationalité passée de l’art contemporain coréen, qui chevauche même son temps, il a trouvé difficile de comprendre ce que l’art est et ce qui doit être appelé artistique. Devant le vague crée par la conception, tournée vers l’Occident, de l’art, la misère de la réalité que vous et moi peuvent témoigner est paradoxalement artistique. Il y’a deux facteurs en conflit, qui existent dans le même temps dans son “travail” qui est présenté comme art : visible et invisible, matériel et immatériel, clair et obscur, artistique et inartistique. Il crée des oeuvres d’art dans l’espoir que “ l’art ” disparaitra.”

D’après Anne-Lou Vicente, Stéfan Tulépo (né en 1989) est un ‘‘ tailleur-graveur-cueilleur, infatigable arpenteur, glaneur, collectionneur. Stéfan Tulépo trace patiemment sa route au fil d’une poétique constructive, quasi archéologique, du matériau et de la forme jalonnée de petites attentions, d’heureuses trouvailles et de touches d’humour (re)créatif. L’artiste s’emploie aussi consciencieusement qu’intuitivement à élaborer une pratique élargie de la sculpture, à mi-chemin entre figuration et abstraction, qui procède à la fois de techniques d’extraction de la matière et d’une écriture fragmentaire sur le mode de l’assemblage.

À travers une pratique qui évolue entre la photographie, la vidéo et plus récemment l’installation et les performances participatives, Tami Notsani (née en 1972) mène une réflexion approfondie autour de l’identité, l’intime, la mémoire, la transformation et la transmission. Elle développe un travail artistique où l’image tient une place essentielle.

Anna Olszewska dit d’elle que “ l’idée d’une identité et sa relation à l’Histoire y devient fondamentale, notamment dans ses récentes installations performatives au sein desquelles les spectateurs sont invités à prendre part.

” Au travers de projets plus conceptuels autour de la notion de “ ma ”, terme japonais désignant l’intervalle de temps et d’espace, Tadzio (né en 1975) poursuit aujourd’hui ses recherches sur le temps jusqu’à en percevoir les limites et les extensions possibles, utilisant photographie, vidéo et dessin.

Thomas Wattebled (né en 1990) se saisit des emblèmes de notre société du sport et du loisir pour valoriser les gestes improductifs, la figure du perdant et les formes en repos. À travers dessins, installations, vidéos, l’artiste s’attarde sur des détails, problématise les objets, les gestes, les choses bancales que l’on ne remarque pas. Il comble les fissures, non sans humour, d’une société où le mot qui règne en maître est PERFORMANCE.

Timothée Chalazonitis (né en 1989) s’intéresse aux traces laissées par l’homme et à son envie de garder en mémoire des histoires. Sa pratique est souvent liée à la lettre, à l’acte d’écriture plus précisément, comme une nécessite de dialoguer avec un espace, une architecture et les citadins. Il capture la poésie d’un moment, d’une tension, d’un échange qui vont être éléments déclencheurs d’une création plastique.

Violaine Lochu (née en 1987), explore la voix et le langage. Elle croise ses propres recherches vocales avec une relecture libre des différentes traditions écrites ou orales, des réflexions théoriques, et un matériau sonore recueilli lors des nombreuses rencontres auxquelles sa pratique donne lieu. A chacune de ses interventions, elle explore toutes les possibilités esthétiques de sa voix pour tenter de l’emmener vers un au-delà du dicible.

Yue Yuan (né en 1989) cherche à donner une attention particulière aux moments triviaux de la vie quotidienne. C’est en effet la notion de perception spatiale qui conduit toute l’oeuvre. Dans son parcours, la reconstruction de l’expérience urbaine est accentuée dans ses interventions sur place. Ces histoires, à travers ses observations personnelles et son engagement conceptuel, mettent en scène la vie quotidienne dans un univers de l’absurdité, de magie, de poésie et d’humour.

Zohreh Zavareh (née en 1985) poursuit à travers installations, dessins, vidéos et sculptures, l’invisible. D’où le recours constant à la parole et à son jeu : pour avoir une chance de saisir les choses dans leur fragilité. Semant le silence de points d’interrogation, le flottement, l’indécision qui est leur – entre être ceci et ne pas l’être – peut alors librement advenir.